Observe,
Se camoufle derrière l’emprise de nos obsessions,
Échappe une partie de nous sur la page blanche.
Épandre des lettres formant des mots sur une feuille,
Saisir l’invisible et le façonner à l’aide des mots,
Observer le déversement des mots tel un torrent,
Accepter de n’être qu’un intermédiaire d’une idée traduite en mots.
Tantôt, on se rendra à l’épicerie pour y acheter du jus d’orange.
Et si ce n’était que de nous,
On irait tout de suite pour ainsi éviter d’être confronté
Au vide lancinant de la ligne à taper.
Écrire :
Et nous de sourire en repensant à notre père
Qui désespérait de nous savoir seul dans le sous-sol de la maison
Alors qu’on dessinait tout en imaginant colorer des lettres géantes.
Selon notre père,
De rester seul à la maison relevait d’un comportant anormal,
De même que toutes activités qui nous confrontaient à nous-même
Et qui ne requéraient nulle autre présence humaine.
Mais qu’avons-nous donc appris en ayant une vie sociale obligée?
La jalousie, l’envie, les combines déloyales et la violence dominatrice.
L’avantage avec les mots est qu’ils disent ce qu’ils ont à dire
Tout en nous confrontant à notre réalité pas toujours facile à accepter.
Quant à la violence des rapports sociaux :
On n’a qu’à penser à cet énergumène qui a décidé d’envahir un pays
À coups de mitraillettes, d’obus, de tanks, de bombardiers, de canons
Et de foutre le bordel informatique en différents lieux sur la planète.
De toute façon,
Comment séparer le vrai du faux?
Encore aujourd’hui on apprend que, face à la pandémie,
Des médecins ont encouragé la désobéissance civile.
On préfère les mots,
La solitude à la sociabilité,
Une séance de pelletage de la cour à une sortie dans un centre de ski.
Les gens parfois... Ouf! Comme ont un effet apaisant sur nous les mots.
Nadagami