S’étirent des sentiers
Qui nous entraînent,
Qu’on suit,
Qu’on entretient en tapant des pieds la neige tombée,
Qui nous permettent d’arpenter la cour arrière,
Qui nous procurent la chance d’apprécier cet espace clos même en hiver,
Qui peuvent disparaître au cours d’une importante bordée.
Ce matin, la température est plutôt clémente.
Alors qu’on s’apprête à faire le tour de la cour
En suivant le quadrillé du tracé des sentiers,
Sur les branches d’un orme effeuillé
Un attroupement de roselins familiers qui,
Chacun de leur côté
Et de seulement quelques coups d’ailes,
S’élancent entre deux coups de bec d’une branche à une autre.
Un écureuil,
Petite bête fouineuse qu’on préfère savoir en forêt,
Va sautillant sur la neige
Pour ensuite filer à une vitesse folle le long d’un tronc d’un érable.
Nous voilà maintenant derrière l’ancien garage,
Dont il ne reste que le solage aujourd’hui recouvert de neige,
Et d’où on s’engage sur le réseau de sentiers
Qu’on parcourra à deux reprises
Afin de bien taper la neige nouvellement tombée :
Ici, sous le couvert de blancheurs éclatées, le plan de rhubarbe;
Là, tout près l’un de l’autre, le pin de montagne et le chêne;
Un peu plus haut, le rosier...
Et on continue en remarquant que les merles d’Amérique ont déserté
Les ramées des cormiers vidées au grand complet de leurs fruits.
En même temps et pas très loin d’ici,
Un guignole s’amuse à faire pétarader sa motoneige.
Sous nos pas,
Parfois cède la neige tapée par nos passages répétés.
Soudain, un chant hoqueteux :
Une mésange à tête noire, fébrile, piquetant l’écorce d’un érable.
Nadagami