Mais pas que sur le sol :
Sur l’humeur aussi qui tend à déborder du côté de la mélancolie.
La pluie : comment l’oublier?
Quand il pleut en hiver,
En raison du sol recouvert de glace et de la pluie froide
Qui, au contraire de la neige, détrempe les vêtements,
On a alors l’impression d’être condamné à vivre enfermé.
Mais bon, on ravale.
La vie continue.
La routine prend le dessus.
Nos doigts, enfin et il était temps, qui s’emballent.
Parce qu’il n’y a pas si longtemps,
On a atteint un plateau.
Jusque-là, on enfonçait les touches sans trop réfléchir.
Puis un jour, pouf, tout s’est arrêté.
Depuis, lorsqu’on place nos mains au-dessus du clavier,
On se sent envahi par une sensation de flottement qui nous paralyse.
On reconnaît toutefois que c’est toujours le même qui écrit
Et donc, que la teneur répétitive du propos tend à moins stimuler.
Dehors, la pluie.
Dans la maison, la décantation d’un long pleurnichage
Tout en écoutant les mots
Qu’on croit entendre rire de celui qui tape.
Vitres extérieures recouvertes de cloches d’eau;
Ciel gris et bas;
Chuintement des roues des autos sur l’asphalte mouillé;
Gouttes en chute libre depuis les bordures de toit.
Ici et là, on manifeste.
Depuis deux ans, la pandémie.
Tout coûte plus cher.
Montréal se défrancise à un rythme fou et les armes à feu y prolifèrent.
Souffle depuis le sud le vent,
Accompagné qu’il est d’une pluie constante.
Une page, ce n’est pas beaucoup,
Mais encore faut-il la taper.
Nadagami