Traine sur le comptoir
La vaisselle du souper.
Dehors sur le sol
S’étirent
Des bandes étiolées
De lumière
Du jour levant.
Tournent les éoliennes
Qu’on regarde
Toujours furtivement.
La fraîcheur bientôt automnale
Du matin
Chasse l’humidité
Que retiennent davantage les levers du jour plus chauds de l’été.
Tout est si clair.
Nous attend
La tonte de la pelouse
Alors que cette dernière,
Coquine,
A profité de la nuit pour mêler ici et là à ses brins serrés de verdure
Des feuilles légèrement recroquevillées
Et aux multiples teintes dorées
Que l’usure du temps saisonnier détache des branches.
Tranquillement,
La rue s’anime
Alors que la lumière
Du jour,
Insaisissable,
Glisse sur le sol,
Mais que nous, à l’aide des mots,
On cherche à retenir.
Toujours est-il que, dehors, en ce début de journée,
Tout est si clair et si calme.
Et jour pour jour il y a vingt ans,
On s’en souvient et pour cause, il faisait aussi beau.
Nadagami