Après s’être détachés des entrailles de la masse nuageuse
Qui enveloppe le village,
S’éparpillent en chute libre les flocons.
Donc, de blancheurs en chute libre
Est empoussiéré l’espace aérien
Et blancheurs tombantes si omniprésentes
Qu’elles effacent toute trace de l’innombrable étoilement céleste.
À moins, cependant, que ce ne soient en réalité des étoiles
Qui tombent en ce moment
Et qui par la suite, durant les froidures de l’hiver,
Recouvrent et protègent le sol du gel...
Mais combien en tombe-t-il au cours d’une seule bordée?
Et depuis la chute du tout premier flocon à avoir atteint le sol,
Combien s’en est-il échoué
Sur la croûte terrestre?
Tout à coup : « Non! »
On en est maintenant convaincu : ce ne sont pas des flocons qui tombent,
Mais bien des étoiles,
Et autant que l’inimaginable nombre que compte l’univers.
Et alors qu’elles tombent,
Qu’elles s’empilent une fois leur chute terminée,
Qu’elles blanchissent davantage l’atmosphère,
Voilà que l’univers entier se déverse dans notre cour arrière.
Tombent les flocons :
Invisible magnétisme qui les attire;
Éclatements solides de ce qu’en été on nomme des gouttes
Et qui, gonflés lors d’un redoux, deviennent « peaux d’lieuvre! »
Continuent de plonger vers le sol les flocons,
Tout empreints qu’ils sont de légèreté,
Mais toujours trop lourds pour éviter d'être emportés
Par l’invisibilité qui les force à s’échouer sur le sol.
Quant à nous, il nous faudra encore pelleter ces étoiles.
Il nous faudra aussi encore écrire.
À moins que... ce ne soient des lettres
Tous ces flocons blancs abandonnés par les nuages.
Nadagami