Il y a le bois à rentrer,
Pour l’hiver,
Parce qu’ici, l’hiver, il est long et enneigé.
C’est juste qu’il faut y aller :
La lumière du jour réduit les ombres;
Les autos et camions ont recommencé à monter et descendre;
Et je n’ai pas envie de passer la journée dans la maison.
Il faut y aller :
Sans penser,
En se laissant saisir
De façon à ce que les mots se mettent à chanter en silence.
Les vilains gros mots pour nous décrire.
Il faut faire attention :
En pleine campagne électorale,
Le bon sens tend à déraper.
Par contre,
Il faut lire,
S’informer,
Réfléchir.
C’est juste qu’il faut y aller.
Les nuits sont de plus en plus fraîches.
Le ciel est d’un bleu merveilleux
Qui nous fait rêver aux cieux
Et où s’y cachent, semblerait-il, les dieux.
Le village s’anime :
Sa rue Principale s’émeut en vrombissements de moteur;
Se suivent deux semi-remorques vidés de leur chargement de bois.
On va enfiler nos vêtements de travail.
La lune est couchée.
Il nous faudra chauffer la maison au cours de la journée :
Pas chaud dans la cabane ce matin.
On est combien de Francoqs à chérir
Cette langue
À deux genres?
J’y vais : quatre cordes de bois m’attendent.
Nadagami