Brinquebale la sécheuse.
Innombrables gouttes,
Incessants cliquetis.
On se demande parfois,
Quand il nous arrive de nous demander
Pourquoi précisément on ne se demande rien de bien précis,
Ce qui nous pousse, pour tout et pour rien, à nous demander pourquoi.
La sécheuse de toujours sécher le linge,
La pluie de toujours abandonner à leur propre sort les gouttes,
Demeure inconnu le nombre exact de gouttes tombées au cours d’une averse
Et la sécheuse, parce qu’elle fonctionne, de cliqueter.
Se taire,
Se surprendre du choix des mots
Sans oublier que pour écrire,
Il faut garder le silence.
Sauf que
Jamais, jamais, jamais
Ne se tait
La voix qui parle en nous.
La pluie a cessé de tomber.
Les vitres sont perlées de gouttes.
Les feuilles des feuillus témoignent de l’absence
Du moindre déplacement d’air.
S’étiole le couvert nuageux.
Passe tout près de la vitre de l’évier une bestiole ailée
Ainsi qu’une goutte d’eau tombant sans doute depuis le soffite du toit.
De s’agiter tout à coup les feuilles les plus basses d’un érable.
On tape
Sans rien ne nous demander
Jusqu’à ce qu’on se demande
Pourquoi on ne se demande rien.
Tantôt, le soleil percera.
Tantôt, peut-être des réponses à nos questions on aura.
En passant : pourquoi la vie?
Puis un coup parti : et la misère, hein, pourquoi?
Nadagami