À vrai dire, pas du tout :
Pour favoriser l’apprentissage et l’usage du français au Québec,
On rapporte sans arrêt qu’au Québec le français s’en va chez le diable.
Le ciel est tout gris,
Le couvert nuageux, bas.
En plus, on nous informe depuis trois jours de la neige à venir.
Tout à coup, tombent les flocons.
En somme,
Aucune surprise à voir la neige tomber :
Toutes les conditions étaient réunies pour qu’il neige
Et sans surprise, voilà qu’il neige.
Le français s’en va chez le diable au Québec.
Voilà plus de cinquante ans que j’entends le même discours.
Et aujourd’hui, pour ce qui est du français au Québec, du nouveau?
Rien puisque le français s’en va encore et toujours chez le diable,
Comme ne cessent de le répéter depuis cinquante ans
Tous ces gérants d’estrade
Qui ne sont que gérants
Sans être propriétaires des estrades qu’ils occupent.
On s’emporte
Entre les portes
D’où on se téléporte
Pour oublier tous ces cloportes.
Se fixent aux branches dénudées des feuillus les flocons
Qui petit à petit les enrobent de leur froide blancheur.
L’été, l’eau sur le sol fuit.
L’hiver, les gouttes devenues flocons s’accrochent aux branches.
Grisaille nuageuse.
Tristesse joyeuse.
Images d’un monde serti de contradictions :
Le mien.
Branches blanchies de blancheurs neigeuses ultra-blanches.
Montagnes avalées par les nuages.
Cette langue, le sang de l'entièreté expressive de ma personne,
M’emporte, me console, me guide, m'instruit et me nourrit.
Nadagami