Encore aujourd'hui, je ressens, aussi mal dans ma peau que je l'étais à Ce moment-là, l'écoulement des gouttes de sueur qui descendaient le long De mes bras jusqu'aux coudes pour se perdre ensuite dans le tissu
Des manches du chandail ou de la chemise que je portais alors que, Devant la classe, le conseiller en orientation avec son sourire Plastique d'un gars trop sûr de lui nous rappelait une fois de plus que Nous devions penser à notre avenir, à notre profession future,
À ce que nous voulions faire dans la vie après nos études et qu'il S'offrait de nous aider alors que moi, j'étais certain de voir le diable
Apparaître lorsque le conseiller en orientation se pointait dans la Classe durant un cours. Je croyais revivre à chacune des présentations
Du conseiller en orientation le même cauchemar qui finissait mal,
Parce qu'il me fallait savoir lors de ces rencontres ce que je ferais Dans la vie alors que moi je cherchais à savoir pourquoi j'étais là,
Pourquoi il y avait la vie. Et la sueur qui sans arrêt coulait.
Mais comme j'ignorais ce que je voulais faire dans la vie
Et qu'en plus le gars trop sûr de lui au sourire plastique avait dit Qu'il pouvait nous aider, bien je suis allé le voir pour apprendre qu'il Ne pouvait m'aider puisque j'ignorais quoi faire de mes dix doigts.
Il ne pouvait m'aider qu'à la condition que je sache ce que j'ignorais.
Le conseiller en orientation avait réusi à me désorienter complètement :
À quoi est utile un conseiller en orientation incapable de prodiguer
Des conseils pour aider une personne qui cherche à s'orienter?
J'avais oublié, mis de côté ce projet d'écrire aussi vite que je parle.
J'avais oublié cette voix entendue alors que je traversais la rue
Et qui m'a dit, comme si c'était moi qui me parlais, qu'un jour
J'écrirais aussi vite que je parle.
Et c'est bien tant mieux que je ne me sois pas souvenu de cette phrase Parce que le conseiller en orientation m'apparaissait assez facile à Désorienter. Si je lui avais dit que je voulais écrire aussi vite que je Parle, que c'est ce que je voulais faire, il m'aurait fait interner.
Fallait que ce soit facile avec le conseiller en orientation.
Si ça ne l'était pas, le problème ce n'était pas lui.
Mais bon, ça allait avec le reste.
Fallait que ce soit logique, simple et conformiste.
Daniel verret