Septembre achève.
Ouin! Si on veut parce qu’on n’est que le dix-huit du mois.
Mais j’aime bien la rime lève et achève.
Je me lève
Et j’achève,
Bien que j’aurais préféré achever
Avant de me lever.
Achever quoi?
J’eul sé tu?
Lever quoi?
T’ul sé tu?
Le vent ce matin reprend son souffle.
Les feuilles ne font que pendre à la branche qui les a mises au monde.
Un brouillard par contre, un vrai, enveloppant, dense
Qui a profité de la noirceur de la nuit pour s’échouer dans les vallons.
Ce matin, une lumière diffuse éclaire.
En levant les yeux,
Quelque peu en-deçà de la ligne des particules aqueuses en suspension,
La boule jaune exhibe sa rondeur.
Boule jaune
Qu’on peut regarder sans cligner des yeux.
Ronde comme la lune,
Grosse comme la lune.
Mais pourquoi ne pas chercher à connaître au moyen de l’ignorance?
Je feins d'ignorer que le soleil se tient plus loin que la lune.
C'est alors que mon ignorance me signale que
La lune, le soleil, ont des diamètres identiques.
Comment réapprendre à voir avec les yeux de l’ignorant?
Parce que, hein, l’un de jour, l’autre de nuit,
D’un diamètre identique,
L’un à la forme invariable, l’autre à la forme variable.
Oui, mais aujourd’hui,
Cet été, depuis les Fêtes même,
On a eu tant de peine à les voir,
Car le ciel, de jour, de nuit, si souvent ennuagé il a été.
Un jour, peut-être, on nous parlera du soleil et de la lune,
De ces deux astres, tels à des ignorants que de nouveau nous serons,
Oui, de ces deux astres qu’on ne verra plus
Parce que toujours la planète sera enveloppée de brouillard.
La planète bleue sera alors devenue la planète grise.
Mais non, ça n’arrivera pas.
Ce matin, dans les Pointes, un brouillard très dense et à travers,
Le soleil qu'on pouvait regarder droit dans l’oeil.
nadagami