Bas,
Uniforme,
La lumière tamisée du jour
Plonge
Dans l’immobile instantanéité
D’un volume spatial
Délimité par une haie naturelle d'arbres et d'arbustes.
À cette absence d’agitation
Se greffe
Celle du bruit
Des feuilles animées par le vent.
Gâche l’immobilisme qui règne dans la cour arrière
Le vacillement continu
D’une et d’une seule feuille d’érable
Accrochée à l’extrémité d’une branche qui s’étire près du sol.
Silencieux,
Un oiseau surgit
En s’échappant de la couronne
D’un arbrisseau
Pour ensuite disparaître
Dans les branches
Tombantes et porteuses
Des fruits mûrs
D’un cerisier sauvage.
Au sol,
L’herbe
Fraîchement tondue
Est encore mouillée
De l’eau de pluie
Tombée hier soir
Et durant la nuit.
Soudain
Tout en haut,
Une échancrure
Dans le couvert nuageux
Se dessine momentanément
Et laisse paraître une longue mais fugitive
Bande de ciel bleu.
L’accompagne au sol
L’éveil
Du bruissement des feuilles
Que provoque le glissement léger
D’une brise fugace.
Un second bariolage
De bleuité céleste
Surgit.
Le blanc émoussé du couvert nuageux
Tend de plus en plus à se mêler
À la grisaille enveloppante
Qui, ce matin, était sans faille.
Des nuages prennent forment.
Tout près, sur un fil, trois oiseaux ont pris place.
Le dôme de brouillard matinal s’étiole.
Ici et là, des feuilles s’agitent.
S’accentue la luminosité contrastante des ombres.
nadagami