Car il a vraiment fait tempête,
Le beau temps.
Depuis les premières lueurs du jour, on redécouvre un ciel en accalmie.
Sous l'effet des rayons, la dernière couche de neige tombée étincelle
Et éteint celle qui l'a précédée.
La brillance jaillit de partout
Alors qu'une suite de nuages effilochés se sauve derrière les montagnes.
Les arbres, les maisons, les lignes électriques, la fumée des cheminées,
Tout occupe un espace plein, entier, détaché de ce qui entoure.
La lumière, franche, que projette le soleil définit avec exactitude
Chacune des formes qu'elle frappe de sa clarté matinale.
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Hier, il a neigé et venté.
La neige a été abondante, secouée en masse par le vent,
Charroyée en tous sens, enfin abandonnée sur le sol
Sous forme de lames que les prochaines précipitations étireront.
Aujourd'hui, tout est tranquille.
Le soleil fait briller la neige.
L'avant-midi achève et le vent reste léger.
Là-haut glissent vers l'est des bandes efflanquées vaporeuses.
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La journée avance;
Bientôt 13h30 et en phase d'élongation, les ombres déjà très élancées.
La lumière du jour ragaillardit
Mais elle a le zénith très fuyant.
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Puis, en fin de journée,
Dans les Pointes,
Une lune, presque jaune d'oeuf, pleine,
S'arrache de la lignée des sombres faîtes de montagne.
La magie opère et me voilà redevenu l'enfant qui s'extasie.
Là-bas, au fond, un gros ballon jaune, sorti de nulle part,
Qui monte
Et que je regarde monter dans la noirceur de la nuit toute jeune.
Ché pas trop pourquoi mais j'me sens obligé d'la'r'garder.
Comme ces deux geais bleus ce matin qui me sont passés sous le nez,
Que j'ai regardés, comme je regarde la lune,
Et ai trouvés beaux bleus, et trouve belle jaune.
Daniel verret