Que les arbres dégarnis, de leur feuillage,
Des feuilles hier accrochées aux branches mais aujourd'hui dispersées,
Laissent transparaître et deviner les lignes qui les dessinent.
Avant que n'envahisse les terres le froid,
Les feuilles cachaient les branches
Et les branches enrobées de feuilles, les montagnes.
Passé les jours, tombées les feuilles, les montagnes ont ressurgi.
Derrière, les montagnes
Que l'été fait disparaître,
L'hiver, réapparaître,
Et qu'il m'arrive de ne plus voir été comme hiver.
- /_\ -
- \¯/ -
Ce matin par contre, je les ai revues
Et trouvées belles à nouveau,
Comme si elles étaient nouvelles,
Tout cela à partir d'une seule ligne qui m'est apparue sensuelle.
Montagnes si vieilles
Mais montagnes aux formes si voluptueuses,
Capables de pétrifier l'esprit rationnel pour mieux le casser
Juste en se vautrant sous un soleil couchant de seize heures.
Mais alors, si à l'âge vénérable de 450 millions d'années
Les formes deviennent voluptueuses,
Se pourrait-il alors
qu'à notre 450 millionnième année d'existence on soit jeune?
- /_\ -
- \¯/ -
Ce matin, je ne me sens pas encore né :
Derrière, les montagnes
Arborant, désinvoltes, leur quatre cent cinquante millième millénaire,
Avec tant de simplicité.
Formes arrondies,
À la coloration changeante et souvent imprévisible,
Au point de devenir aguichantes
Tellement elles n'ont besoin que d'elles pour se savoir belles.
Supportant le temps,
Supportant 450 millions d'années,
Dans le silence,
Elles donnent l'impression de connaître le secret de l'éternelle beauté.
Daniel verret