L’oeil de la lumière diurne s’ouvre
Au-dessus du couvert blanc
De la neige hier accumulée.
Brillent dans le ciel
Vénus et Jupiter.
La maison est froide
Et avant même d’y mettre les pieds,
On l’a deviné,
Dehors il fait très froid.
Par contre, ce matin :
Merveilleusement beau est le ciel sans nuage!
Au bout
Du rang des Pointes,
Face à l’ouest,
Est visible,
Seule,
Basse,
Pleine hier,
Gonflée à l’approche de la ligne d’horizon,
La lune qui plonge,
Sans qu’on ne la voie plonger,
Là où le soleil se couchera
À la mi-parcours du point de retour du présent jour.
Derrière nous,
Se dressent les versants ombragés des montagnes
Alors que la lumière
Du jour levant
Redécoupe en affûtant d’éclat
L’arête des sommets enneigés
Et d’où s’échappent de fulgurants rayons lumineux
En pleine reconquête des étendues toujours à reconquérir.
Et tandis que
Se déverse la lumière
De l’astre qui,
Comme elle,
Tarde
Lui à se lever
Et elle
À se coucher,
La lune,
Au-dessus de la lignée sombre des conifères
Qui succède aux champs blanchis de neige nouvelle,
Brille d’une lumière projetée bientôt dissimulée.
Et dans ce ciel matinal qui n’est que bleuité,
La pleine lune vieille d’un jour de bientôt s’évanouir
En même temps que la repousse de son éclat aveuglant
Le soleil redevenu conquérant.
nadagami