Un vent chaud venu des montagnes souffle sur le village
Et malmène les bancs de neige.
La blancheur de l'hiver se transforme en ruissellements.
Les camions-citernes transportant l'eau d'érable
Ont commencé à circuler dans le village.
Mais ça ne durera pas.
Le frette sera de retour dès demain.
Il a tout de même fait assez chaud pour provoquer une appréciable
Première coulée qui oblige à faire bouillir dans les cabanes.
Mais le frénésie du temps des sucres n'est pas encore tout à fait là.
C'est trop tôt. Ça ira sans doute après la prochaine lune.
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Il a fait très chaud aujourd'hui.
Du moins, pour un ving-cinq février.
Le mercure a atteint onze degrés Celsius.
Et les bancs de neige en ont mangé toute une.
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Il ne reste plus rien de la nuit.
Sous un ciel nuageux blanc gris, le jour s'est répandu.
Tout est redevenu blanc ce matin.
Tel que prévu, il a neigé.
On retourne en hiver.
La charrue va et vient tout en repoussant en ourlet la neige.
A ressurgi le son feutré du passage des voitures sur la neige.
Le vent souffle d'ouest et fait craquer la maison.
Il faut, et vite, oublier hier.
Bien entendu, il y a le pelletage qui nous attend.
Mais il faut oublier hier. Ce sera plus facile pour la suite.
Surtout qu'hier, dehors, le vent chaud sous le soleil, c'était bon.
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Moment d'hésitation ou, un peu comme les saisons, d'égarement.
Taper des mots, les enfiler, les voir eursourdre,
C'est partir,
C'est être emporté les deux mains sur le clavier.
Mais à force de partir,
Les deux mains sur le clavier,
S'immisce cette sensation que pour partir
Il faut en même temps arriver ailleurs.
nadagami