Sans trop savoir
À quoi pourraient servir mes mots tapés.
De plus,
Je reconnais
Que m’ennuient à mourir
Les histoires tapées
Très bien fignolées
Avec un début au début
Et une fin à la fin;
Fin qui marque le début de la prochaine suite
Et début qui met fin à la suite précédente.
À quoi servent
Les mots tapés
Quand on n’aime pas lire
Les belles histoires bien écrites?
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J’aime l’histoire des mots
Mais pas les histoires vraies et/ou inventées
Romancées et relatées à l’aide
Des mots tapés.
Toujours est-il que taper des mots,
J’aime bien.
De toute façon, taper, dans mon cas, il le faut.
C’est comme respirer,
Manger.
J’écris.
Je tape des mots :
Je respire et mange.
Le soleil est levé.
Le jaune de sa lumière
Se renverse sur le sol.
Je continue de taper
Sans m’interroger,
Mais m’interrogerai-je à nouveau quand je ne taperai plus.
À quoi tout cela peut-il bien servir?
Je ne sais trop sauf que je n’ai pas le choix.
Pour survivre,
Il me faut respirer, manger.
En somme : taper des mots.
Par contre,
J’envie ces gens qui vivent de leurs mots écrits
Mais que trop souvent je trouve tellement plattes.
Il n’empêche
Que je les envie.
Mais bon,
Je continue.
En ce début de journée,
Seul dans la cuisine
Je tape
Tout près du frigo
Qui fait ce qu’il a à faire : du froid.
Peut-être que oui,
Peut-être que non,
Est-ce que je sais?
Non et oui.
Non et oui?
Eee... À propos de quoi au juste ce non ou ce oui?
Ché pas trop.
Ce ne sont que des mots tapés pour créer une diversion.
Dehors,
Le bleu du ciel
Flotte sur le vert des feuilles des arbres.
Le vent souffle.
Les éoliennes éoliennisent.
Ouin, peut-être...
Entéka,
Elles tournent,
Le vent, répétons-le, souffle.
Un jour,
Voilà de cela je ne sais trop combien de temps,
C’était la nuit
En pleine heure du dîner.
J’étais pas mal déprimé cette journée-là.
Une fois la nuit tombée, la vraie,
Et ma déprime passée,
La vie s’est remise à déborder de luminosité.
Mais bon,
Je n’y peux rien
Puisque de ces journées de noirceur j’en aurai d’autres.
Chus faite de même.
Ouin!
De même chus faite.
À m’en aller par-là,
Sans savoir d’où j’viens
Ni non plus où j’vais.
À mourir chaque soir,
À renaître tous les matins.
À revivre des instants
De mon passé,
À ranger toutes mes tristesses
Dans la garde-robe du silence après les en avoir sorties.
À maudire parfois la vie.
nadagami