En dents de scie

Là-bas, au loin,
De l'autre côté du fleuve, presque dans un pays autre :
Montagnes chapeautées de nuages, érablières, champs, ruisseaux.
Ici, juste en bas de la falaise, Laurent le Saint, un ami, coule.

En visite chez celui qui a coulé, coule et coulera.
Qu'il faudra aller voir.
Que de temps passé à le regarder filer vers la mer, les terres
Depuis là où les deux rives rives se rapprochent.

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Découvrir qui l'on est
Alors que l'incompréhension entretenue régit les rapports entre humains
Et que l'autoritarisme qui paralyse règne tel un monstre sans coeur.
 Il n'y a rien de pire que la solitude parmi les siens.

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Nos jambes ont beaucoup marché hier.
Nous avons bien dormi hier.
Nous avons, et c'est sans le moindre doute, trop mangé hier.
Et nos doigts sur les touches ont aussi galopé hier.

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En ville ce matin.
Plus au sud, assez loin quand même, la campagne vallonneuse.
Parce que l'aubergiste aussi a droit à des vacances,
À autre chose, à la ville après avoir fui la campagne.

C'est un peu le monde à l'envers.
Fuir la campagne.
Mais pour peu de temps.
Ce soir, on y dormira.

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De retour dans les hauts sous la pluie verglaçante.
Les montagnes sont toujours derrière la maison.
Le vent de son côté nous a devancés.
Curieux hiver qui passe par toute la gamme des conditions.

Présentement, il pleut.
Après-demain, un froid polaire s'abattra sur la région.
Rarement avons-nous eu des bancs de neige si hauts.
Mais depuis plus d'une semaine, la neige est avaricieuse.

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Finalement, il a plu toute la nuit.
Les montagnes qu'on voyait hier les nuages les ont avalées.
Ce matin, au réveil, une image des conditions météo :
En dents de scie.


​nadagami