Aveugle
Mais connaissant le chemin,
La neige est tombée.
Une fois le sol atteint
Et comme elle ne pouvait plus tomber,
Se sont alors accumulés les flocons.
En pleine nuit,
Des images d’un hier éloigné
Impossibles à rabouter
Au présent
Sont apparues.
En fait, plutôt réapparues
Puisqu’elles reviennent
Nuit après nuit.
Toujours est-il que dans le noir,
Tandis que les images défilaient
Et que dehors tombait la neige,
Émanait
De cette projection
Une bordée d’indifférence
Révélatrice
De différences
Irréconciliables.
En pleine nuit,
Il a neigé, beaucoup.
Tantôt,
Une fois le jour
De retour,
Il faudra pelleter.
Plus tard,
La neige enfin pelletée
Et le froid appelé frette revenu,
Se pointera de nouveau à l’est
La nuit
Prête à nous avaler
Une fois de plus.
En même temps si sans nuages,
À coups ininterrompus d’assombrissement
Chassera celui de jour
Le ciel noir.
S’en suivra un retour à l’extérieur.
Enveloppés de froid,
En pleine nuit,
On lèvera la tête.
Brilleront, chacune à leur place,
Séparées les unes des autres,
Ces luminescences que sont les étoiles.
nadagami