Les merles ont envahi la cour.
Les grappes de fruits vermillon les plus hautes
Des cormiers diminuent presque à vue d’oeil.
Encore ce matin,
Le ciel gris et bas
Nous confine dans un état
Favorable à l’introspection et au vague à l’âme.
Encore ce matin,
L’asphalte davantage noirci parce que mouillé
Se détache plus vivement
Des couleurs ternes des champs fauchés et de ceux labourés.
Au sol,
Nombreuses et éparpillées,
Les feuilles d’érables
S’agrippent les unes aux autres dans des recoins à l’abri du vent.
Le ciel ennuagé,
Bas,
Est gris blanchâtre
Alors qu’on devine le soleil qui derrière peine à s’élever.
Encore ce matin,
Le froid est un peu plus mordant,
La pluie, un peu plus constante,
Le vent, un peu plus inconvenant.
Encore ce matin,
Les herbes mouillées
Brillent d’un éclat constant
Tant s’y agrippent les gouttes de pluie.
Il faut chauffer les maisons,
S’habiller en automne,
S’habituer au froid, à la pluie et au vent,
S’harmoniser avec l’expansive noirceur de la nuit.
En somme, c’est la réalité météorologique d’ici et celle-ci,
Malgré sa rigueur,
Me convient.
Ce matin, les montagnes sont disparues.
Dans les champs,
Les longues herbes ont cessé d’onduler.
Là-bas, nuages et branches effeuillées se rejoignent.
Tiens, les crécerelles ont déserté les fils électriques.
nadagami