Absents on les voudrait présents, le soleil, la chaleur, l'herbe verte sauf que ce sera pour tantôt bientôt. Mais le mouvement est enclenché. Tout doucement la neige se liquéfie et en même temps, elle me suggère de me fondre dans le lent mais implacable courant transformateur du printemps. Que je voudrais tant toutefois que tout aille plus vite, que la chaleur, l'herbe verte, le soleil soient là, que l'été soit là sans devoir attendre.
Pour qu'au plus vite, durant l'été devenu trop chaud, je puisse souhaiter, plaignard que je suis, le retour de la neige.
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- Porte? Quelle porte?
- La porte cyclope.
- Pour une porte cyclope, disons qu'on force un peu la note. Oui la petite fenêtre pour le seul oeil mais, quand même, l'oeil il est... il est... pas très centré, pas très frontal, plutôt du côté droit et sur la joue.
- Oui, je sais mais c'est une vieille porte et elle est née comme ça. Faudrait pas la vexer. En plus, si elle vous entend, la porte pourrait se braquer et vous empêcher de l'ouvrir.
- Z'êtes sérieux?
- Bin là... Si je vous le dis, c'est parce que je le sais.
- Ah!
- Puis, vous y allez ou pas?
- Bin...
- Il n'y a pas de danger mais restez poli.
- Poli?
- Z'êtes sourd?
- Hein?
- Misère! Bon, écoutez : vous y allez... ou... pas?
- Hum... Mais derrière la porte, il y a quoi?
- Ça dépend de vous.
- Que... Quoi? Qu'est-ce que vous venez de dire? Ça dépend de moi! Mais c'est quoi ç't'affaire-là?
- Bin, c'est la porte cyclope. Derrière, il y a ce que vous désirez le plus, qui vous appartient, mais que vous n'osez pas réclamer et qui n'est pas de l'argent.
- Eee...
- Z'êtes pas le premier. Vous'r viendrez.
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les toitures se déchargent
de la dernière précipitation...
Daniel verret