Recouvre le sol ce matin
La blancheur du gel
Après une nuit
Sous un ciel piqué d’étoiles.
Je suis pressé.
Je dois me rendre, descendre en ville.
Les vitres de l’auto
Sont recouvertes de givre.
Le gel et la neige
Arrivent
Dans les hauts
Bien avant qu’ils ne se pointent dans les bas.
Alors qu’on s’éloigne des Appalaches,
La route s’aplanit,
Les villages se densifient.
Naissent des carrefours giratoires
Et par la suite se multiplient sans cesse les feux rouges.
On roule, on arrête; on roule, on arrête.
Il fait plus chaud en ville.
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Et on retourne.
De retour sur la 279
Où se succèdent boisés et terres cultivées.
Le village de Saint-Gervais traversé,
La plaine du Saint-Laurent perd son nom :
On monte.
La forêt se fait de plus en plus présente.
La route, qui se transforme, reste tout même belle.
Puis réapparaissent,
Une fois parvenu au sommet de la côte des Érables,
Le mont du Midi
Et quelques autres sommets blanchis
Par la froideur de la dernière nuit.
Les carrefours giratoires ont disparu depuis un bon bout de temps
De même que les feux de signalisation.
On entre dans un autre monde,
Une autre réalité.
Entre les deux,
Entre la ville et la campagne,
La campagne des hauts
Et la ville des bas,
Et grâce à laquelle
Les deux communiquent :
Une route.
nadagami