De vrais flocons,
Tombent sur la feuille
Et la recouvrent.
Parfois les mots, les flocons, atterrissent en douceur
Car en ces instants sont douces les heures.
Les mots, les flocons, tombent alors sans douleur,
S’immobilisent, se fixent et donnent au texte une saine couleur.
Il neige des mots.
On tape des flocons.
Tantôt il pleuvra des mots.
On tapera alors des gouttes.
Quelques mots,
Formés de lettres échappées des nuées à dénuder,
Se laissent emporter par la chute qui leur procure un élan indéfini
Jusqu’au contact avec la feuille qui les agrippe et leur donne corps.
Parfois les mots, les flocons, tombent remplis de rancoeur
Car en ces instants, des violences indomptées ragent en choeur.
Les bons mots, les bons flocons, tombent alors près du coeur
Avec l’intention de repousser le perdant, de ressusciter le vainqueur.
Il neige des lettres.
Sur la feuille, le sol, elles deviennent mots.
Par après, on les entend piailler.
En les écoutant, on découvre l’ordre des lettres, des mots à respecter.
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Quelques mots qui…
Qui es-tu?
Quelques mots qui demandent, sans arrêt,
Qui tu es.
Il neige.
Sont-ce des mots? Sont-ce des flocons?
Les deux s’entremêlent.
Les doigts courent sur le clavier.
Qui es-tu?
Les mots le demandent.
Sur le clavier, les doigts courent, courent et courent.
Ils cherchent les mots pour savoir qui est « tu ».
nadagami