Le vent souffle son absence.
La nuit éclaire de sa noirceur aveuglante.
Fournaise et frigo ronronnent en dysharmonie.
Les mots, à l'unisson, réclament un droit de parole
Puisque les maux des mots proviennent du silence qu'on leur impose.
En prenant le temps de bien prendre le temps que ça prend,
Le temps se montre plus docile face à la volonté qui tente de le saisir.
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Cette journée-là, il a fait tellement beau
Qu'on s'est demandé si c'était une vraie journée née du jour.
Trop beau. Il faisait trop beau. Ça ne se pouvait pas.
Mais que pouvait-on y faire?
Rien, absolument rien. On n'y pouvait absolument rien.
Les mots, bien entendu, pensaient le contraire.
De son côté, le temps disait ce qu'il avait à dire,
En somme toujours la même chose, qu'il passait son temps à passer.
La beauté d'une journée a-t-elle une conscience?
Ont demandé les mots?
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Cette journée-là, il a neigé du soleil.
Aucun nuage. Que du bleu.
Le vent soufflait son insondable absence.
Que d'inexistence pour alimenter l'existence.
Comme ces arbres, poteaux, clôtures qui longent la route marchée et
Desquels émanent une vaporeuse sensation d'omniprésence oubliée.
Nuages, ciel, soleil, ligne d'horizon et vent absent.
Par contre planait une inquiétude trop souvent repoussée,
Celle que nourrit l'impression de petitesse.
Devant et derrière, la route; au-t'sus, le ciel; en-t'sous, le sol.
Et l'absence du vent qui appesantissait l'inquiétude.
Sous les pas, le sol.
Au-dessus, le ciel.
Devant, derrière, à gauche, à droite, le vide infini.
Petitesse.
Absence de vent qui nourrit le silence,
Le silence de la raison.
Mais il faisait si beau que c'en était impossible.
nadagami