Fuyante,
La boule jaune
Parvient tout de même
À se faufiler,
À se répandre,
À créer des ombres franches
Et à nous libérer de l’emprise du couvert nuageux.
De leur côté,
Les nuages
Tentent de résister,
Cherchent à contrer le passage des rayons lumineux,
Font écran
Pour reconquérir
Les espaces bleus
Qui se multiplient.
Sauf que l’issue finale se dessine puisque s’accroît
La durée d’épanchement
De la lumière pleine et entière
Du soleil.
Tant mieux s’il en est ainsi,
Surtout que la journée
Avait commencé
Par une séance de pelletage,
Donc
Sous les nuages
Desquels
Semblaient avoir été tirées
De longues et minces ficelles
Et que suivait sans bifurquer
Chaque flocon largué
Depuis la masse d’humidité flottante.
C’était quand même très beau à voir,
Magique,
À la fois débordant de légèreté
Et en même temps d’une écrasante magnificence.
Faque le soleil tape,
Éblouit,
Est empêché par les nuages fuyants
De faire correctement son travail,
Mais est tout de même assez fort
Pour nous inonder de luminosité
Lorsqu’il est en mesure de le faire.
Quant à la chaleur, ce n’est pas les gros chars.
L’hiver
Résiste.
Or donc,
Dans ce temps-là,
Les érables ne coulent pas
Et quand les érables ne coulent pas,
Il ne faut surtout pas
S’attendre à un gros sucre.
Faque c’est ça.
Pas plus,
Pas moins.
Juste ça.
nadagami