Au-dessus de la ligne que dessine
La cime des arbres les plus élevés,
Blanc et tacheté du même bleu que le ciel,
D’une rondeur décroissante,
Se profile l’astre de nuit
Qui nous dit bonjour,
Qui nous dit bonsoir.
Plus bas,
Recouvertes de rosée,
Les terres fraîchement fauchées
S’offrent sans réserve à la lumière naissante du jour.
Les versants ombrés des montagnes s’accrochent à la nuit
Sous le plafond lézardé de nuages effilés
Immensément longs,
Presque autant que la lignée des sommets
Qui au sud bordent le village.
La fraîcheur du matin,
Stagnante,
S’accroche à tout
Et humecte les surfaces
En y déposant
De grosses gouttes de rosée.
Et de le voir à nouveau à l’ouest,
Alors que lui fait face la boule jaune qui se lève,
Celui qui tantôt disparaîtra.
La rivière est haute.
Les feuillages ballonnés et colorés des érables
Se distinguent de plus en plus nettement
De ceux des autres essences
En dépit du peu de lumière qui les atteints
Alors que,
Paresseusement,
On la devine,
La lumière du jour,
S’élève au-dessus de la ligne d’horizon.
Pendant ce temps,
Face à elle,
Rond,
Bleu et blanc comme le ciel,
L’astre de nuit,
S’intègre en se désintégrant au fond céleste
Et en même temps se couche
Alors que celle qui sur lui se projette se lève.
nadagami