Les mots se réveillent.
Oui, tôt il est mais aussi plus tard car la nuit,
Qui gruge du temps à la clarté,
Accentue sa présence et favorise le sommeil.
Progressif, le dégradé du ciel matinal placarde la voûte céleste
D’un débordement imparable de lumière.
Sur fond de ciel dégagé, les éoliennes torsadent le flux invisible.
Dans la maison,
En séparant les unes des autres les lamelles des stores,
On découvre un voile de buée
Qui s’est fixé, au cours de la nuit,
À la vitre extérieure des châssis doubles.
Dehors, et par concomitance en dedans au réveil,
La chaleur de l’été a déguerpi
Face à l’hégémonie envahissante de la noirceur
Qu’accompagne un froid de plus en plus présent
Et en raison duquel,
Le matin,
On a le pied moins leste pour aller dehors.
Le froid conditionne.
Certes, il fait beau, et même très beau ce matin.
Mais, ce n’est pas chaud.
Le froid assomme
Un peu plus chaque jour.
On finira bien par s’habituer.
Sauf qu’on est moins porté à jaser une fois la porte ouverte.
Le frette coupe le sifflette.
Mais bon, il fait tout de même beau.
La lumière du soleil, basse, entre par la fenêtre de la cuisine et
Se répand chaude, presque aveuglante dans la pièce.
Tantôt, on ira faire le tour de la cour
Où on est beaucoup moins allé au cours du dernier mois.
Pourquoi?
Les mots qui occupent.
Mais aussi les oiseaux qui sont nombreux à l’avoir désertée.
Enfin, il y a l’arrivée de l’automne,
Saison plus moche que le printemps et l'été.
L’automne, c’est la fin.
Les feuilles, jaunes aux branches, repliées au sol, sont tristes à voir.
nadagami