Le ciel se dégage.
Je me sens à l’étroit dans la maison.
Je sors.
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En maints endroits
Recouvrent le sol
De longs et étroits tapis
De feuilles jaune ocré mât,
Légèrement recroquevillées
Et tombées depuis peu.
Tout autour,
Les arbres en bonne partie dépouillés
Exhibent leurs branches
Semblables à de longs doigts,
Très effilés et osseux,
Pointant vers le ciel
Comme si les arbres imploraient
Une quelconque puissance divine
Afin qu’elle les épargne
Du gel qui les paralysera
Au cours de l’hiver qui approche.
Le vent,
Inégal et très violent par moments hier,
Manifeste encore des soubresauts de tempête
Mais tout en étant beaucoup moins
Impétueux et instable.
Est enfin donné
Le dernier coup de bêche
Dans la terre maintenant retournée
Du jardin potager.
Un quatre-roues
Descend la rue qui longe
Le stationnement de l’église.
On est bien dehors.
La fraîcheur de l’air revigore.
Ici et là dans le jardin,
On donne quelques coups de pelle et de râteau
Pour égaliser la terre nouvellement bêchée.
Le travail est complété.
On lève la tête et voilà que s’offre à qui veut le voir
L’astre de nuit
Sous la forme d’un demi-cercle blanc
Réfléchissant la lumière
Du soleil couchant
Alors que, ici-bas,
Il n’y a place
Que pour l’ombre.
Ayant baissé la tête et me tenant immobile face
À la bande montagneuse
Qui se dresse au sud,
Je ressens davantage le froid et frissonne.
Une brise légère soulève quelques feuilles.
Des bruants familiers
Piaillent dans les arbrisseaux.
Le ciel est maintenant en entier dégagé.
Encore quelques jours avant que ne s’incruste l’automne-hiver.
nadagami