Du sud le vent,
Sous la ligne des nuages
Les montagnes.
Aucun flocon en vue.
Ici du moins
Car à l’instant même,
Dans les bas,
Il neige.
La maison craque.
Sous l’emprise du vent
Imparable,
Ploient vers le bas,
Rebondissent,
S’arquent,
Dessinent des cercles,
S’affaissent,
Se redressent
Les branches des arbres.
Neigera ou pas?
Peut-être tantôt.
En ce moment,
Il ne tombe rien.
Le téléphone sonne.
Je réponds.
Non, toujours pas de neige.
Je raccroche.
On s’habille.
Une gorgée de café.
Espadrilles ou bottes?
Quelques gouttes d’eau
Sont apparues
Sur la vitre extérieure
Au-dessus de l’évier.
Les sommets de montagne
Ont disparu.
Entre les nuages et le sol,
Une blancheur poudreuse
Affaiblit les détails
Du paysage.
Soudain,
Poussés par le vent,
Les premiers flocons
De neige.
Le vent est bon.
Un au-dessus.
Ciel gris, bas, uniforme.
Il neige.
Ça ne durera pas toute la journée.
Un point un : le mercure grimpe.
On se tient près du point de congélation.
C’est le début de l’hiver automnal.
Souffle le vent,
Chutent en diagonale les flocons.
À l’abri du vent,
Devant les maisons,
La neige tournoie
Avant de s’échouer sur le sol.
Hein! C’est quoi ça au travers des flocons?
Il me semble avoir vu bouger.
Oui! Là-bas,
Au fond du champ,
Près de la forêt,
Une douzaine de chevreuils.
nadagami