Mais, bien qu'assez longtemps pas tout le temps, pas tout au long de la durée de la nuit.
Depuis quoi, trois ans peut-être, mes nuits sont entrecoupées de périodes au cours desquelles le sommeil me quitte. Dans les premiers temps de l'apparition de ces périodes d'insomnie, je me levais. Plus maintenant. La nuit, dans la noirceur, quand je me réveille tout d'abord ennuyé d'avoir perdu le sommeil, je me retrouve face à moi comme si j'étais dans une quelconque salle d'attente. C'est platte. Puis après m'être calmé, avoir accepté mon sort, je cherche à me débarrasser de ces images récurrentes qui m'angoissent sans raison puisque je suis seul éveillé, confronté à la noirceur et au silence de la nuit. Puis, tranquillement, d'autres images s'immiscent dans ma conscience, des images se rapportant à des moments de la dernière journée. Je me calme, cherche de nouveau à ressentir l'émotion rattachée à ces images réelles qui m'ont marqué au cours de la journée, me laisse emporter par elles puis finalement me rendors.
Alors que je tente de replonger dans le monde des rêves, c'est un peu comme si après un certain temps la salle d'attente se transformait en salle de cinéma. La contrariété qui surgit de tout cela est que le film peut durer plus d'une heure trente et les trente premières minutes, toujours effroyablement ennuyantes, se déroulent alors que je me vois confronté à des situations imaginaires qui naissent de ma crainte d'être sans arrêt et pour aucune raison précise méprisé.
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Le ciel, bas, est gris ç'matin. Pas un air de vent. Le soleil est supposé se montrer la face mais, on dirait qu'il n'a pas assez dormi. Parfois, comme en ce moment, on a l'impression que le soleil va sortir. On espère, souhaite, attend qu'il repousse les nuages.
Il sera bientôt 11h00.
Mais le beau est quand même là en dépit de l'absence du soleil.
Daniel verret