Silence
Face au froid
Impitoyable.
Dehors, il nous faut aller.
Pas un mot,
Que les sons plaintifs
Des pas sur la neige
Et ceux étouffés
Des coups de pelle
Pour déblayer le passage en partie enneigé
Menant à la porte arrière.
Jonchent le sol
De longues traînées
De neige abandonnée
Par le vent.
Le ciel est dégagé,
Mais de côté-ci des montagnes
On ne peut encore que se remémorer le bien-être
De la lumière directe du soleil levant sur le visage.
Le silence persiste,
Le froid domine
Et même si la main est gantée,
Les doigts s’engourdissent.
Irrégulier,
Le vent
S’engouffre
Entre les maisons
Et transforme
En poudrerie
La neige folle
Hier tombée.
Imprévisibles,
Au coin de n’importe quelle rue,
Au milieu d'une surface glacée,
À l’orée d’un bois,
Des formations coniques montantes
De neige tourbillonnante
Provoquent dans leur développement en hauteur
Des brouillards de neige passagers.
Entre les hauts bancs de neige des chemins
Témoignant
Du va-et-vient répété
De la charrue,
Traversent en frôlant la route glacée
Des voiles continus de poudrerie
Entraînés par un vent
Qui en ces occasions ne peut être que glacial.
Surgit soudain devant
Une auto
Dont le déplacement équivoque inquiète :
Le pare-brise est presque en entier recouvert de givre.
nadagami