C’est d’enfoncer la première touche.
Ensuite,
On oublie.
Devant,
L’inconnu, l’informe, le mur imaginaire de l’insondable.
Cette nuit,
Au cours d’un rêve,
Je me suis vu alors que j'étais gardien de but
Lors d’un match de soccer
Qui se déroulait,
Le match,
Dans la cour arrière.
Juste avant de me réveiller,
J’ai raté un botté pour relancer l’attaque.
Fait un boutte que je n’ai pas touché à un ballon.
Mais pourquoi ce rêve?
Peut-être parce qu’hier soir,
On a passé une partie de la soirée dans la cour arrière
(Non, ce n'était pas un rêve).
La lune, presque pleine, répandait
Sa lumière blafarde
Tout en dessinant de longues ombres
Sur le sol tout de gris foncé.
On scrutait le ciel
Dans le but de repérer la comète
Qu’on n’a jamais réussi à localiser.
Qu’importe!
On était bien.
Vraiment.
Il y avait Mars,
Il y avait Vénus.
Il y avait la Grande Ourse.
Il y avait l’étoile polaire.
En fait des étoiles, il y en avait plein,
Mais pas autant que par un ciel de nuit sans lune.
On a aperçu une chauve-souris.
C’était hier.
Ce matin,
Le ciel est gris.
Tantôt, la pluie.
On s’en fout.
On tape.
Les mots se complaisent dans la simplicité.
On a encore les deux yeux dans le même trou.
On a lu les nouvelles.
On y rapporte des cas de vols d’identité.
C’est loin d’être drôle.
Plutôt triste même.
Les cas de fraude s’accumulent.
Quoi faire?
« Bin là, il faudrait que tu tchèques tes claques. »
Bin oui!
Je me fais voler parce que j’ai fait confiance
Et ensuite,
On rend les choses encore plus faciles pour les fraudeurs.
On s’habille
Et on s’en va dehors.
Le temps passe.
Quelques secondes à ne pas savoir quoi faire.
Les années ont passé.
On s’est éloigné de ceux et celles avec qui on a été élevé :
Nos frères et nos soeurs.
La vie est bizarrement faite.
C’est parce que la famille
M’a passablement
Beaucoup plus démoli
Que construit.
Faudrait que j’y aille faire le tour de la cour.
Peut-être que des gens y jouent au soccer...
Gardien de but, moi?
J’ai toujours été nul comme gardien.
Nadagami