Une auto passe.
Venant de la cour arrière, le bref chant miaulé d’un moqueur chat.
Passe une autre auto.
Vu d’ici, dans les bas le ciel ennuagé est menaçant.
Peut-être qu’on sera épargné.
Il y a de la balle ce soir.
Les lumières du stade sont allumées et on entend la voix de l’annonceur.
La bande nuageuse menaçante se rapproche,
Tourne au gris foncé,
Très foncé.
Le vent se lève.
Soudain la pluie.
Les branches des arbres vont en tous sens.
La pluie s’intensifie.
Je suis à l’abri dans le solarium.
Je regarde la pluie tomber.
Bien que les lumières du stade soient toujours allumées,
La voix de l’annonceur s’est éteinte.
Le solarium s’emplit du tambourinage des gouttes sur les vitres.
Une bande étirée de ciel bleu de fin de journée se dessine au nord.
Le vent s’est calmé.
La pluie persiste.
Le soleil réapparaît et tourne au rouge.
La pluie diminue mais persiste le chuintement des roues des autos.
Il ne pleut presque plus.
Tranquillement, le soleil poursuit sa descente
Entre les deux maisons qui sont de l’autre côté de la rue.
La pluie a cessé.
Je suis toujours assis dans le solarium.
La vaisselle m’attend.
Allez! On y va.
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J’aime cette langue venue de France et apprise ici.
J'apprécie ce que ma réalité linguistique m’oblige à discerner.
Les cloches sonnent huit heures.
Il me reste à arroser les fleurs en pot suspendues.
Tantôt, sur les branches d’un érable, tout près les uns des autres :
Deux roselins,
Deux pics mineurs,
Deux moqueurs chats.
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nadagami