Vent qui agite les feuilles,
Plafond nuageux qui surplombe le village,
Eau qui ruisselle sur le sol.
A-t-on autre chose à dire
Que dire
Que ce qui est à dire
On se refuse de le dire?
Je ne sais trop.
Dehors par contre,
La pluie
S’échappe en milliards de gouttes libérées du ciel gris.
Mais pourquoi dire
Sans le dire
Qu’en fait on n’a rien à dire
Si ce n’est que notre seul plaisir se limite à le dire?
Ché-ti, moué?
Il n’empêche toutefois qu’il pleut très fort,
Qu’éclatent au contact du sol les gouttes qui fuient du toit,
Qu’obéit l’eau de pluie à la ligne que l’oblige à suivre le trottoir.
Et le fait de dire
Que le plaisir ressenti juste à dire
Qu’on se sert des mots pour ne rien dire
Nous oblige-t-il à nous en remettre au silence pour le dire?
Tiens donc,
La pluie a tout à coup cessé.
Pourtant, il pleuvait très fort.
Quelques rares gouttes continuent de tomber des bordures de toit.
Toujours est-il que je n’ai rien à dire,
Absolument rien à dire,
Mais que je me sens obligé de le dire
Tout ignorant pourquoi je tiens tant à le dire.
La pluie, cette fois-ci légère, a repris.
Étais-je obligé de le dire?
Pas vraiment,
Sauf que je n’avais rien à dire.
nadagami