Dans le silence sombre de la maison.
Un coup d’oeil par la fenêtre qui est au-dessus de l’évier :
Le ciel est toujours en haut.
Ouf!
C’est déjà ça de pris.
Nenon mais tsé! On ne sait plus à quoi s’attendre aujourd’hui.
Ciel en haut donc mais, couvert.
Les temps changent.
Les ciels dégagés se font rares depuis le début de l’année
Et par conséquent, les nuits étoilées itou.
On y peut quoi?
Les premières lueurs du jour redessinent le contour des arbres.
La ligne de crête des montagnes se détache du ciel.
Le couvert nuageux s’amincit.
Des branches des arbres, immobiles, pendent les feuilles.
Les couleurs sous l’effet du levant renaissent.
La saison chaude, ses journées déjà beaucoup plus courtes,
Fuit alors qu’on aimerait tant la retenir.
Et comme l’été, on vieillit en plus d’avoir le sommeil léger.
Dans la noirceur, tantôt la tête sur l’oreiller,
Des souvenirs, des remises en question, des tristesses.
Et des pourquoi.
Pourquoi la vie et tout le reste?
Le frigo de la cuisine d’été,
Un vieux frigo qui a à peu près mon âge,
Fait sa job.
De nos jours, les frigos c’est rendu qu’on les achète pour les jeter.
Obsolescence qu’ils disent.
Aujourd’hui,
On vit de plus en plus vieux mais,
On scrappe de plus en plus vite.
L’éolienne qu’on voit depuis la cuisine
Cherche le vent du côté nord-ouest.
La journée restera fraîche.
Le bas du ciel est rosé.
Le couvert nuageux est mince.
On perçoit un peu de bleu à travers.
Et tandis qu’il vente en haut,
En bas, pas un air de vent.
On devrait poursuivre la peinture de la maison aujourd’hui :
Deuxième couche sur les murs en angle au-dessus du solarium.
Un camion vient tout juste de passer devant la maison.
Ensuite, une auto qui elle descendait la Rue.
Je me taperai une patience après avoir éteint l’ordi.
Celle à deux jeux; j’aime bien jouer aux cartes.
Jeune, petite, elle se glissait entre moi et la table
Pour qu’ensemble on tente d’en réussir une.
nadagami