Sinon, on se sent faux.
Pour sourire,
Il nous faut écrire.
Mais selon nous, écrire
Oblige à être, et ainsi de nous décrire,
Fleur sauvage qu’on foule du pied
Tant on se sent indifférencié.
On n’aurait pas pu être médecin spécialiste
Plutôt que d’avoir des désirs d’artiste?
Il semble bien que non
Pour nous qui sommes né écrivaillon.
Toujours est-il qu’il neige encore
Même si on manifeste notre désaccord.
D’un autre côté, il est vrai qu’on n’est qu’en avril
Et qu’à notre âge trop vite le temps défile.
Il n’empêche qu’à chaque retour de printemps
On s’impatiente face au mauvais temps.
Et plus la chaleur se désiste,
Plus notre penchant chiâleux insiste.
Tombent donc ce matin les flocons épars
Bien que du début de l’hiver déjà un mois nous sépare.
Tuque et gants sont encore de mise.
Quant aux empressés, les voilà qui se ravisent.
Les flocons virevoltent,
Les percées de soleil nous survoltent.
La neige d’un brouillard soudain tourbillonne,
Les rêveurs se désillusionnent.
Une légère brise
Exerce son emprise.
Le froid persiste,
Le gel insiste.
Mélange d’ennuagements,
De percées d’ensoleillement,
De chutes de neige éparses,
De plaques de glace fugaces.
Et de répandre sur la page les mots
Qui nous libèrent de nos maux
Tandis que se mêlent à nos vraies intentions
Ce qui échappe à notre attention.
Depuis la maison on observe
Et grâce aux mots, nos vues on conserve.
Voilà donc qu’encore aujourd’hui
On se nourrit de ce qui dehors se produit.
Ainsi va notre vie
Et peu importe les autres avis.
Ce qu’on recherche
Se trouve au bout d’une perche
Qu’on enfonce dans le sol
D’une réalité qui parfois nous déboussole.
D’un autre côté toutefois,
Ainsi en est-on toujours à la première fois.
Nadagami