Adoucir le désir,
Le contenir
Pour éviter
Que tout soit emporté
Par le courant
Fou
Des émotions.
Être un arbrisseau
Parmi d’autres arbrisseaux
Tout en étant tenu
Dans l’ombre
D’un feuillu à la ramure gigantesque.
Sous lui,
Je me feuille de lettres
Qui forment mots.
Droit devant,
La blancheur de la page.
Droit devant,
L’image réfléchie de soi.
S’accepter tel que l’on est :
Être un tapeux de mots;
Vivre en une langue à la pérennité menacée;
Repousser constamment le doute.
Je suis un arbrisseau
Parmi d’autres arbrisseaux
Tenus dans l’ombre d’un feuillu
À la ramée si impressionnante que plus rien n’existe autour.
Je tape
Car si je ne tape pas
Je me tape
Dessus.
Le temps passe,
Les nuages passent,
Les autos passent,
Les mots passent.
Il était une fois
Un petit garçon qui tapait des mots,
Qui par la suite les corrigeait
Et qui une fois par jour après les avoir jugés publiables les publiait.
nadagami