Encore ce matin,
Le sol,
Gelé en surface,
Est recouvert
D’une couche de neige clairsemée
Tombée
Avant le lever du jour.
Des feuilles desséchées
Tombées des arbres
L’automne dernier
S’élèvent et tourbillonnent,
Mais très vite
Sont rabattues au sol
Où en désordre
Elles fuient en roulant.
Bien entendu,
Les sommets montagneux
Sont encore recouverts,
Comme hier alors qu’ils le sont demeurés
Toute la journée,
De cette blancheur translucide
Entremêlée
De verglas et de neige.
Mais bon,
Avec l’avant-midi qui progresse,
Il y a le soleil,
Dans un ciel
De moins en moins ennuagé,
Qui projette sa lumière
Et fait blanchir
Les nuages en déroute
Qu’un vent soutenu
Pousse vers le sud-est.
Avril achève
Sauf qu’il fait encore très froid.
Tellement qu’on a l’impression
D’être à l’image de ces feuilles sèches,
Vestiges d’une saison passée
Et sans attache,
Comme si plus rien
Ne nous retenait,
Comme si la vie nous emportait
Où elle le désire,
Sans qu’on ne puisse s’objecter
Et même sans en avoir envie.
Cette apathie découle sans doute
Du désir inassouvi
De passer enfin du temps dehors
Sans que la pluie ne nous tombe dessus,
De ressentir la chaleur et en même temps,
De ne plus avoir froid.
Ailleurs par contre,
Oui je sais,
Il y a les inondations.
C’est loin d’être drôle.
Ici aujourd’hui,
Au moins on a les deux pieds au sec.
Là-bas,
De l’eau partout.
Quelques rares nuages
Fuient encore vers le sud-est.
Ouais!
Il y a pire qu’un vent froid sous un ciel ensoleillé.
nadagami