Une hirondelle bicolore sur un fil est perchée
Bien qu’au lever du jour la chaleur tant réclamée
Peine encore face au froid de la nuit à s’imposer.
D’avoir en ce jour repéré cet oiseau nous a étonné.
La raison est que le jour s’est encore levé
Sous le regard stoïque de quelques flaques d’eau gelées
Que la noirceur évanouie ne peut plus cacher.
Quand je l’ai vue sur le fil, immobile, la tête redressée,
L’hirondelle bicolore à mon regard s’est abandonné.
De mon côté, tout de suite en la voyant j’ai interprété
Sa présence comme le retour de la chaleur désirée.
Bel oiseau bicolore que de ma mémoire j’avais chassé.
Mais quelle agréable surprise que de revoir cet être ailé
Dont la présence sur le fil m’a si prestement soulagé
De l’accablement issu d'un hiver si longtemps supporté.
Comme est pressante notre hâte que soit de retour l’été
Après plus de six mois sous la neige tombée,
Que de nombreuses fois nous avons dû pelleter
Et dont la présence prolongée rappelle du climat la dureté.
Hirondelle, de t’apercevoir indique qu’est vraiment arrivé
Le printemps et que la chaleur ne saura tarder.
Sache que la joie ressentie en te voyant m’a réconforté
Et que ton retour est su annonciateur des chaleurs rêvées.
Mais d’être si près du retour des jours chauds et ensoleillés
Nous pousse à rechercher ce qui peut nous encourager,
Et de te voir sur le fil après toutes ces froides nuités
A été pour mon coeur une douce joie qui l’a fait palpiter.
Après la nuit froide au cours de laquelle il a encore gelé,
Sous un ciel au grand complet des nuages libéré
Le soleil jetait sa lumière sur des champs détrempés
Et dont la terre gardait la froidure des neiges à peine effacées.
Mais en dépit du froid qui l’avait accompagnée,
La nuit n’avait sans doute pas prévu, une fois le jour levé,
Qu’une hirondelle bicolore au retour insoupçonné
Allait ce matin sur un fil entre deux poteaux se percher.
nadagami