Des mots tapés,
Effacés, déplacés, étudiés, parfois rimés, souvent garrochés
Ou encore tout bonnement remplacés par d’autres.
Dehors,
L'astre de jour pourchasse les nuages
Qui profitent du vent venu du nord
Pour fuir vers le sud.
Pas grand temps pour les mots aujourd’hui.
À côté de mes pieds,
Se déplace tranquillement un parallélogramme de lumière vive et directe
Né du rayonnement du soleil à travers la vitre qui surplombe l'évier.
Il y a beaucoup à faire.
On fera ce qu’on pourra.
Le temps file.
Je tape.
Et la vie qui va par là
Sans qu’on sache vraiment d’où on vient
Et encore moins où on va.
Les nuages sont beaux, énormes,
Gonflés de rondeurs montées en étages.
Allez! Allez! On fonce.
Dans ce temps-là,
On tape sans penser.
On fait du mieux qu’on peut
À l’intérieur de l’espace-temps
Dont on dispose.
Je tape,
Les mots déboulent.
Je les regarde naître.
Passent les nuages,
Passent les mots.
Les lettres tombent,
Se fixent à la page.
Clignote le curseur.
J’allais oublier : les flancs de montagne rougeoient.
nadagami