Que les mots aussi passent,
Et comme le temps passé qui n’est plus,
Les mots tantôt tapés ont été effacés.
Un creux,
Un vide.
Mais bien que creux,
Le vide éructe sans peine des mots.
Et j’ai les pieds dedans,
Dans le vide,
Et en même temps suspendu je suis,
Bien qu’assis,
Au-dessus
De ce vide
Dont je ne sais rien
Si ce n’est qu’il est empli de lui-même.
Il y a des jours comme cela,
Comme celui-ci,
Alors qu'à cet instant même
Je tape sans savoir où tout cela me mènera.
Mais je continue de taper
Parce que c’est tout ce que je sais vraiment faire.
Taper des mots,
C’est ma seule spécialité.
Que de temps passé sur les bancs d’école
Pour en arriver un peu bêtement
À ne savoir que taper des mots.
Et de taper sans trop savoir quoi taper.
Les mots apparaissent.
Je me laisse emporter.
Où m’en vais-je?
Je l’ignore.
Mais par là
Je vais.
Et c’est par là que je vais
Parce qu’un jour le mot tapé me parla et que je l’ai écouté.
Écouté,
Parce qu’il me permettrait un jour
D’écrire
Aussi vite que je parle.
nadagami