Au départ, je croyais qu'un rang était avant tout une voie carrossable. J'étais loin de m'imaginer que le chemin appelé rang tirait son origine du sens même de ce mot et selon lequel il est question d'une disposition de choses (le rang d'oignons!) ou de personnes placées côte à côte en ligne droite.
En plus, me voilà contraint de remonter jusqu'au début de la colonisation de la Nouvelle-France puisque tout a, pour ainsi dire, commencé par le rang. Sous le régime seigneurial français, donc au commencement, les terres ont été divisées d'après la ligne que dessinait le fleuve Saint-Laurent et terres alignées en largeur côte à côte afin de permettre à tous d'avoir accès au cours d'eau. En somme, les terres à l'intérieur d'une seigneurie étaient disposées en rang.
Avec le temps et par métonymie, la voie de communication utilisée pour les déplacements d'un point à un autre dans un rang est devenu le rang.
Pour ce qui est du réseau routier proprement dit, le rang se veut la voie carrossable qui permet le déplacement, autant à pied qu'à bord d'un moyen de transport, à l'intérieur dudit rang et voie qui en même temps correspond à la ligne à partir de la laquelle les terres sont disposées les unes à côté des autres.
Quant à la route, en milieu rural, c'est la voie qui rend possible la communication entre deux rangs. Il est donc ici question de route rurale, différente de la route numérotée qui mène d'une agglomération à une autre. Il est à noter que la route numérotée a pu être, par le passé, un rang comme la route 216 qui traverse le village et qui a déjà porté le nom de « rang Taché » .
Daniel Verret