Des mots n’émanent que des démentis.
L’élan est contrecarré,
L’inspiration, embarrée.
Le refus d’écrire;
Le refus d’être;
Le déni d’être
Fait pour écrire.
Jour de pluie,
Entremêlé d’ennui :
Des mots à écrire,
Mais que leur absence à décrire.
D’inspiration, on souhaite être riche.
Mais voilà, la terre est en friche.
Au moins, sur les lignes, va le stylo
Qui glisse sur la feuille devenue îlot.
Il y a aussi que souvent on cherche à surseoir,
À tout faire pour éviter de s’asseoir,
Car le temps nécessaire à la rédaction
Suppose que de tout le reste on fait abstraction.
Jour de pluie,
Du ciel, l’eau s’enfuit;
Des mots à reproduire,
Mais des phrases à construire.
Malgré tout, les mots l’emportent et on continue,
Accro qu’on est au plaisir de se mettre à nu
Et à celui d’apposer des mots sur la page blanche
En concordance avec l’état d’âme de celui qui s’épanche.
Jour de pluie donc alors que, près d’un pin blanc,
Est incapable de donner suite à ses élans
Un jaseur d’Amérique oisillon
Qui se meut par courtes envolées sur le gazon.
Parfois, croit-on comprendre, ce n’est que tard,
À l’automne d’une vie, que s’impose le départ
Du nid, longtemps retardé pour mille et une raisons
À repousser pour que cesse le jeu nocif des comparaisons.
nadagami