Tôt ce matin, treize dehors.
Chiche de sa présence, le bleu du ciel se laisse désirer.
Sous lui, les nuages glissent vers l’est bien que dans la cour
Les feuilles des arbres sont manifestement atteintes de paralysie.
Sont-ce les nuages qui vont vers l’est ou
Est-ce le sol qui se déplace vers l’ouest?
Tout autour, il y a tant d’immobilité qu’on se demande
Si ce n'est pas en réalité le sol qui se meut plutôt que les nuages.
La lumière du soleil sursaute au passage des nuages.
Son intensité va et vient.
Et moi, je viens et vais.
C’est la vie.
Les journées passent.
Le temps passe.
Les étoiles de la nuit dernière ont laissé la place à celle du jour.
Et nous sommes là à regarder ce qu’on ne voit plus,
À oublier ce qui nous tient en vie.
De plus en plus, des plantes envahissent
Sans qu’on ne les voit nous envahir.
Comme elles sont belles la première fois qu’on les voit.
Comme elles poussent et s’étendent rapidement.
Roseau commun, impatiente glanduleuse, berce du Caucase :
Plantes envahissantes qui laissent si peu de place à la diversité.
La flore se pare de monotonie.
La diversité fout le camp.
Tout deviendra pareil si on refuse d’intervenir.
Et moi qui se nourris, telle ma langue, de différences.
- 0 o 0 –
Après un réveil dans les nuages, le ciel bleu s’est enfin trouvé beau et
A ressenti de nouveau le plaisir d’être admiré, désiré, remercié.
Aucune limite à l’ostentation cet après-midi :
Il, sans île nuageuse, est bleu.
Et nous, en-dessous,
On a tondu.
Belle journée un tantinet fraîche mais on s’en fout :
Aujourd’hui, il n’a pas plu.
nadagami