En partant de Beaumont
Pour les hauts.
En partant de Beaumont
Pour en haut.
Rendu à Saint-Charles.
À la hauteur de la track,
J'ai aperçu, au loin,
La baleine.
Relaxe, ne va pas trop vite.
Comme en ville, y'a des radars.
Relaxe, prends ton temps.
T'as juste à regarder.
En partant de Beaumont
Pour les hauts,
Pour ces beaux monts
Qu'on voit tout en haut.
À Saint-Gervais, un frisson :
Tu lâches la plaine.
T'es au pied des Appalaches.
Faut monter la côte.
À partir de là, ça change.
Tout est en vallons.
La forêt apparaît, s'étend,
Se glisse entre les champs.
En t'éloignant de Beaumont
Pour les hauts,
Où c'est vraiment beau
En bas à partir d'en haut.
Voilà Saint-Lazare.
De tout pour l'érablière.
Ils ont refait la côte.
Ça monte toujours.
Oui le chemin est raboteux;
À gauche à droite des balises.
Mais le fond est cahoteux.
Ça fait que : slaque.
De plus en plus de vallons.
Jaune, orange, rouge à l'automne.
Faut que tu vires à gauche :
T'es rendu au croche.
En partant de Beaumont,
Tu lâches la plaine.
Pour te rendre à Buckland,
Là où vit la baleine.
De la côte des Érables,
Les vieux voient Saint-Nazaire.
Les nouveaux, juste les arbres.
Pis encore, chus poli.
Saint-Damien soixante-dix :
La terre du bac, pas du livre.
Saint-Damien est ipélien,
Et de Buckland sans y être.
En oubliant Beaumont,
Tu oublieras la plaine.
En arrivant à Buckland,
Tu découvriras la baleine.
Voilà les croches du lac Vert.
Envoye le vert, plonge!
T'approches.
Bientôt, tantôt la baleine.
Tu es arrivé en haut. Slaque!
C'est le royaume du ventre de boeuf.
Prends tout ton temps
Et regarde la baleine.
Une fois rendu en haut,
Une fois rendu à Buckland,
J'ignorais que j'oublierais
D'où cé que j'venais.
Daniel Verret, 279