Il vente.
Il poudre donc,
Mais peu.
Va ondulante
Sur la route
La poudrerie
Poussée par le vent.
Tout à coup,
Surgit au milieu de la voie publique
Une feuille recroquevillée,
Brune,
Sans aucun doute desséchée,
Entraînée par le vent
Alors qu’elle tourne sur elle-même
Telle une roue
Qui se serait détachée
D’un essieu.
Et la petite feuille-roue de tourner,
Tourner
Et tourner à une telle vitesse que,
Tout à coup,
On découvre que ce n’est plus le vent
Qui la pousse
Puisque la feuille-roue
Se déplace plus vite que les flocons
Que charrie le vent.
« Roule petite feuille brune
Emportée que tu es au départ
Par le vent
Et ensuite
Par ton désir d’aller aussi loin
Que tes rêves te donnent envie de te rendre. »
Mais voilà qu’à cette feuille
Se joint une seconde feuille,
Puis une troisième,
Jusqu’à ce que le nombre de feuilles
Roulant sur la route
Dépasse le nombre de flocons
Qui tombent au sol.
Je m’immobilise sur le bord de la route.
Toutes les feuilles disparaissent.
Sauf une
Qui roule sur la route poussée de nouveau qu’elle est par le vent.
Et la voilà qui s’envole,
Emportée par un tourbillon de neige
Qui la projette haut dans les airs
Et si haut que je la perds de vue.
Je redémarre.
Tombent sur la route les flocons.
Charrie la neige le vent.
Traverse la route poussée par le vent une autre feuille desséchée.
nadagami