Mêlée de soleil,
La route conduit
À travers
Champs et forêts,
Guide au fond d’une vallée,
Traverse une rivière,
Accompagne un ruisseau,
Gravit une pente,
Tire vers le bas
Après avoir frôlé
Les nuages
Qui déversent
Leur trop-plein
Qu’un vent bourrasseux
Emporte.
Sous la pluie,
Gris
Est le visage
Du quotidien
Derrière lequel on se cache,
Derrière lequel
On prend place,
Derrière lequel
On masque nos oublis.
Sous la pluie,
Les mots tombent comme des gouttes
Sur la page blanche
Toujours sèche,
Toujours pareillement blanche,
Toujours aussi froide d’une journée à l’autre.
Qu’importe!
Seuls les mots comptent
Au même titre que les gouttes
Les jours de pluie.
Le cliquetis constant
Des touches enfoncées
Emporte la conscience
Qu’ont d’eux-mêmes les mots
Nés qu’ils sont
D’un nuage invisible
Presque toujours prêt à échapper ses gouttes
Que sont les lettres.
Sous la pluie
Naît le mot écrit.
Après la pluie,
Sèche les mots.
Les doigts vont
Sur le clavier :
Surgit bourrasseux,
Le mot,
Telle une goutte tombée dans le creux de la main.
nadagami