D’être confronté à l’absence de la première ligne,
Matin après matin,
D’être sourd aux appels de la fuite,
Obligent à croire.
Il m’arrive, comme en ce moment, de me revoir enfant,
Assis à une table,
Penché vers l’avant,
Crayon à la main.
Dehors,
Enveloppante,
La masse grise en suspension
Nous confine au cloître.
La première ligne s’éloigne.
La journée progresse.
La fuite a pris la fuite.
Croire en l’immatérialité.
Il m’arrive, comme en ce moment, de comprendre pourquoi,
Enfant, je ne faisais que me voir assis à une table,
Crayon à la main :
Rien de mon passé n’explique la récurrence de cette image.
Dehors, les boules de feuilles qui recouvrent les branches des arbres
Ressemblent à s’y méprendre à des ballons verts flottants,
Retenus par le tronc et
Que l’on croirait disposés çà et là en vue d’une fête champêtre.
La première ligne est de plus en plus loin.
Taper des mots,
Tenir un blogue,
Même à mon âge, tous les jours surgit le doute.
Il m’arrive, comme en ce moment, de ne rien comprendre.
En même temps, je me sens redevenir enfant.
Redevenir vrai.
On ne peut se mentir à soi-même éternellement.
Dehors,
Il fait gris.
Je sors voir de plus près l’immobilité des branches.
Sous la grisaille, parmi les ballons verts, la cour est belle.
nadagami