Attendre, à première vue, c'est bête. Et c'est effectivement bête, bête d'une simplicité lourde qui accable. Rien dans les mains, rien devant les yeux, rien sur quoi picosser si ce n'est que d'être assis face à cet écran d'ordi à attendre. Les mots sont lents, moi, impatient.
Le vent souffle, les murs de la maison craquent, les feuilles mouillées des arbres se laissent dépérir sur le sol, j'attends. Plutôt que de peinturer, réparer, astiquer, j'attends.
Pour transformer ce monde qui est mien en mots, le droit à l'attente voulue, provoquée, entretenue est nécessaire. Et de l'écrire pour mieux m'en convaincre parce que je n'y crois pas.
J'aurais préféré être celui qui contrôle la salle d'attente. Mais ce n'est pas le cas : je suis dans la salle d'attente, à attendre les mots.
Daniel Verret