Le pays des sucriers
Où le cerf de Virginie
Indiffère presque autant que l’oiseau.
C’est un petit monde,
Un microcosme
Qu’on préférerait plus sauvage,
Mais en même temps davantage en contact avec l’extérieur.
Sous son ciel que dissimulent souvent les nuages, l’hiver :
Il neige, neige et neige;
Peut débouler des montagnes un vent de malade;
En une journée, parfois, la pluie et le vent mangent toute la neige.
Le printemps et l'automne
Sont ici plus courts que l’hiver plus long que l'été
Tout de même plus long à son tour
Que ces temps de feuillaison et de défeuillaison.
Monde de vallons,
De versants,
De pentes,
De côtes.
Une petite épicerie;
Une station-service qui stationne son service la fin de semaine;
Loin de la ville, on sait bien, pas de guichet automatique;
Un clocher, un bureau de poste, une école;
Un moulin à bois;
Une usine née de la plasturgie;
Une micro-brasserie, un bar, une glacerie, un casse-croûte;
Des producteurs laitiers et des acériculteurs.
Il y a aussi le quotidien d’une population
Perchée sur le versant nord
Du massif du Sud
D’où s’enfuient les rayons aveuglants du soleil levant.
Ruisseaux et rivières
Traversent les terres
Alors que le livre de la terre s’écrit
Comme le soleil la lune se lèvent se couchent.
C’est un point de départ,
Une route à suivre,
Un territoire à conquérir,
Un espace de beautés à préserver.
Du haut de Saint-Roch,
Du haut de Saint-Joseph,
Du haut de Pain-Sec,
Le village se répand jusque très loin :
Là-bas, les Appalaches se sauvent vers l’est;
Là-bas, les Laurentides nous regardent;
Là-bas, bleuissent les monts filant vers la Côte-Nord;
Là-bas, Québec.
Les chemins
Y sont souvent que longues lignes droites.
Poudreuse est sa neige.
La terre du livre me permet de vivre une histoire qu’on m’a apprise.
Nadagami