La probabilité qu'un tel accident se produise et qu'on en soit témoin est pour ainsi dire, parce que tellement rare, nulle. Sauf que lorsqu'on est parent ou encore responsable auprès d'enfants en bas âge, il faut toujours tenir compte de l'éventualité d'un possible événement tragique qui par contre, et c'est tant mieux, n'arrive pratiquement jamais.
Il n'empêche toutefois, et on ne le répétera jamais assez auprès des enfants, que cet événement tragique peut survenir n'importe où, n'importe quand. Et ce matin, misère de misère, il est survenu.
Un petit bonhomme d'à peine six ans est étendu sur la chaussée. Une voiture l'a heurté alors qu'il traversait la rue. L'enfant a le visage ensanglanté. Pris de panique, en plein désarroi, on fige, on oublie tout et en particulier nos cours de premiers soins, ces cours suivis justement pour venir en aide rapidement aux victimes d'une tragédie et avant que n'interviennent les ambulanciers.
L'enfant gémit. Les parents lui parlent pour le rassurer tout en l'empêchant de se relever. L'enfant pleure. Sa soeur également alors que son plus jeune frère ne semble pas vraiment comprendre ce qui se passe. Enfin, l'ambulance arrive et à sa suite, la voiture de police. On prépare la civière. L'enfant est maintenant dans l'ambulance. Sa mère est à ses côtés. Le père désemparé reste là avec les deux autres enfants tandis que s'éloigne l'ambulance.
Pendant tout ce temps, bouleversée, la femme qui conduisait la voiture qui a frappé le jeune garçon assiste impuissante à la scène. Son mari et une amie tentent de la réconforter. Tout s'est déroulé si vite même si elle ne roulait pas vite. Elle se dirige vers la voiture de police. Son mari l'accompagne.
On s'informe auprès du père si on peut faire quelque chose. Non, tout est correct. Soudain, le père qui cherche à savoir ce qui s'est passé. Sa fille, les yeux remplis d'eau, balbutie quelques explications alors que le petit dernier, silencieux et l'air grave, écoute avec dans les yeux le souhait que tout ce drame ne soit qu'un mauvais rêve.
Le père s'éloigne avec ses deux enfants. De part et d'autre, on s'en retourne à la maison. Il ne reste plus qu'à attendre des nouvelles de l'hôpital.
Daniel Verret